Des rues et des collèges, des places et des lycées, des salles de spectacles et des bustes en bronze leur rendent hommage dans leur région natale mais aussi dans la France entière.
C'est aussi le souvenir laissé aux vivants qui tient lieu de trace, leur petite histoire s'inscrivant dans la grande. Tous ont eu, pour différentes raisons et à différents titres, une implication notable dans la Première Guerre mondiale.
« L’agonie de la cathédrale de Reims », parue dans Le Matin, le 29 septembre 1914, reste l’un de ses articles marquants de la Guerre de 1914-1918. Le comédien Mathieu Dion, qui travaille régulièrement avec la compagnie Procédé Zèbre, donne la lecture d’un extrait de ce texte d’Albert Londres.
Le 27 juin 1915, au retour d'un bombardement, il est contraint d'atterrir en Suisse. C'est le début d'une captivité d'un an. De retour en France, en juin 1916, il est affecté aux essais d'avions. Il trouve la mort le 17 août 1918, à 29 ans.
AUVERGNE - BRIOUDE
Il a survécu à la Grande Guerre et s’est même payé le luxe de dépasser à plate couture l’espérance de vie humaine, en s’éteignant, en 2008, à l’âge de 110 ans. Il fut ainsi l’avant-dernier survivant des Poilus.
Forte tête, il a plusieurs fois refusé les distinctions pour finalement accepter la Légion d’honneur en 1995, à la demande des anciens combattants.
L’ancienne maison d’Albert Londres a été vendue aux enchères en juin 2014. Elle a été attribuée par le tribunal de
grande instance à l’association « Re-Agir » qui œuvre en faveur de la mémoire du célèbre journaliste depuis cinq ans. L’association compte en faire une maison de journalistes et écrivains, un lieu de résidence et de réflexion.
La CGPF, l'ancêtre du Medef, c'est lui ; la caisse nationale du Crédit Agricole, c'est lui ; la chambre de commerce internationale, c'est lui. Et les chèques postaux et la préfiguration des régions françaises, c'est, entre autres, encore lui ! Plusieurs fois ministre, député, sénateur et maire de Riom, le radical socialiste Etienne Clémentel, né à Clermont-Ferrand (1864-1936) est ministre du Commerce et de l’Industrie de 1915 à 1919. Pendant ces années de guerre, il rédige la matière de ce qui sera en 1919 Le rapport général sur l'industrie française. Les quelque 2400 pages de ce document jettent les bases de la technocratie et assoient la légitimité d'un futur ministère de la Production industrielle.
Louis de Cazenave, l'avant-dernier des poilus
AUVERGNE - RIOM
C'est ainsi que Vialatte devint grand
AUVERGNE - AMBERT
Du peu de temps passé à Ambert, terre de ses ancêtres, pendant la Grande Guerre, Vialatte a tiré des éléments qui ont nourri toute son oeuvre, dont cet alliage très subtil entre frivolité et gravité. Fils de militaire, Vialatte (1901-1971) est allé de garnison en garnison (Limoges, Brive, le Puy-en-Velay), avant que la famille s’installe en Auvergne dans les derniers mois de 1914.Plus tard, Vialatte fera revivre ce temps passé.
Notamment dans Battling le ténébreux, où il met en scène un fabriquant de monuments aux morts qui sait adapter ses créations à la clientèle.
Clémentel, le père des régions françaises
Alexandre Varenne, journaliste et censeur
Alain-Fournier, l'éternel Grand Meaulnes
CENTRE - CHER
Les gueules cassées actionnaires du loto
Créée en 1921 par trois blessés de guerre, et reconnue d'utilité publique en 1927, l'association des Blessés de la Face et de la Tête vient en aide aux anciens combattants défigurés et sans ressources. Le Puydômois Pierre Boilon était l'une de ces "gueules cassées" adhérent de la première heure de l'association.
Dès 1931 pour remplir sa mission, l'association a l'idée
d'organiser des tombolas nationales qui seront intégrées à partir de 1935, par l’État, à la Loterie nationale. Cette même loterie qui est aujourd'hui la Française des Jeux dont l'association des Blessés de la face est aujourd'hui toujours actionnaire.
Denhaut, du béton à l'hydravion
LIMOUSIN - AUBUSSON
Fils d’un entrepreneur en maçonnerie et lui-même entrepreneur en bâtiment, à Aubusson, François Denhaut est né en 1877, à Champagnat, dans la Creuse. Inventeur génial (il a déposé de nombreux brevets) et passionné d'aviation, il s'associe au fabricant de tapisserie aubussonnais, Frédéric Danton, pour créer, avant guerre, d'abord un petit biplan capable d’atteindre les 117 km/h puis un « canot volant » qui devient le tout premier
hydravion à coque. Après des débuts hésitants, cet avion prend finalement son envol en 1912. A partir de 1915, les établissements Donnet-Denhaut, qu'il a cofondés à Levallois, produisent un millier d'appareils dont quatre cents pour l'armée française, à la demande de l'amiral Lacaze, ministre de la Marine. Après avoir connu des fortunes diverses, François Denhaut s'éteint en 1952, à Bellegarde-en-Marche.
AUVERGNE - PUY-DE-DOME
1914
Albert Londres signe
le premier reportage de guerre
Albert Londres, premier reporter de guerre
AUVERGNE - VICHY
Lorsqu’il a implanté sa compagnie de théâtre, Procédé Zèbre, à Vichy, il y a plus de vingt ans, Fabrice Dubusset cherchait d’autres sources d’inspiration que l’histoire connue du gouvernement de Pétain. Il se penche alors sur celle d’Albert Londres et se prend de passion pour ce journaliste, premier reporter de guerre, qui a laissé de nombreuses traces. Le metteur en scène nourrit avec son écriture un rapport intime. Il adapte au théâtre plusieurs de ses textes et crée les Rencontres Albert Londres. Des créations théâtrales qui se déroulent en juin dans la cité thermale.
AUVERGNE - CLERMONT-FERRAND
A la déclaration de guerre, en août 1914, le Clermontois Alexandre Varenne a 44 ans et vient de regagner son siège de député de la 2e mobilisable, l'avocat et journaliste (notamment à L'Humanité et L'action socialiste) est affecté au bureau... de la censure. Il accomplit une tâche qu'il qualifie d'ingrate jusqu'au
début de l'année 1915 date à laquelle il rejoint la commission du budget.
En 1916, il achève, pour d'éventuelles réorientations, une mission d'analyse des stratégies militaires et de gestion gouvernementale portant sur les deux années de guerre précédentes.En 1917,il refuse le poste de ministre de l'instruction publique proposée par le président du Conseil, Paul Painlevé.
Dans la foulée il se rend en voyage officiel de deux semaines en Angleterre pour apprécier la préparation des alliés avant leur entrée en guerre. En 1919, le futur gouverneur d'Indochine et, brièvement, ministre, fonde à Clermont-Ferrand, le quotidien La Montagne. Le 11 novembre 1918, il prononce à la Chambre des Députés un discours qui marque les esprits.
Né dans le Cher en 1886, Henri Alban-Fournier, dit Alain-Fournier, a vécu les heures les plus douces de sa brève existence à Epineuil-le-Fleuriel, à quelques pas de l'Allier.
Au confins de l'Auvergne et du Berry, la petite école de son enfance, où il fut l'élève de son père, est intacte. En 1913 est paru son unique roman, Le Grand Meaulnes, l'un des ouvrages les plus traduits au monde. Mobilisé en 1914, il est tué le 22 septembre 1914 lors d'un affrontement avec l'ennemi. Sa dépouille a été retrouvée dans une fosse commune en 1991. Il laisse à la postérité des recueils de poèmes, une riche correspondance, un roman inachevé et le souvenir d'Augustin Meaulnes, adolescent et romantique pour l'éternité.
Viviani, de la Creuse aux « States »
LIMOUSIN - CREUSE
Président du Conseil et député socialiste de la Creuse, où il est né, l'avocat René Viviani signe, le 31 juillet 1914, l'ordre de mobilisation générale. Proche de Jaurès, l'ancien rédacteur en chef de l'Humanité est nommé par Clemenceau, le premier ministre français du Travail. Le 2 août 14, il lance un appel aux femmes de France pour « remplacer sur le champ de travail, ceux qui sont sur les champs de bataille ». En 1917, il est aux côtés du
maréchal Joffre aux Etats-Unis pour préparer l'entrée en guerre des alliés américains.